| | | | Les personnages principaux |
| Ferdinand Ghémard, le premier homme | | | Je reprends volontiers le titre du livre posthume de Camus, "Le premier homme", pour parler de Ferdinand Ghémard, mon arrière grand père sortant du brouillard de la capitale affublé d'un nom un peu bizarre et d'un prénom étrange pour la Saône et Loire. Bref d'ou sortait-il celui là ?
Mais d'abord, le premier homme à eu une soeur ! |
| | Marie Ghémard 1848-1848 Fille d'Emilie Françoise Ghemar, 23 ans, ouvrière en bourses, originaire de Lille et donc probablement d'Amélie Ghemar
Née le 28 mars 1848 à Paris |
| | Mais elle meurt 3 jours après, le 31 mars 1848 à Paris, toujours dans l'ancien arrondissement du 12e et donc à Port Royal qu'elle n'a pas eu le temps de quitter. |
Niveau -3
Mon arrière-grand-père | | Ferdinand Ghémard 1850-1900 Né à Paris le 11 mai 1850. Fils naturel de Ghémar ... Enfant assisté du département de la Seine ou élève des "Hospices de la Seine". Son acte de naissance à été détruit lors de la Commune de Paris et remplacé par un " certificat d'origine délivré par l'administration".
On peut supposer que sa vie ne fut pas facile et qu'il avait bien des km au compteur quand il est mort à 50 ans, ayant laissé sur terre une ribambelle d'enfants. Mais ainsi était l'époque et les familles nombreuses ne manquaient pas, de même que les enfants des hospices qui semblent parfois, au vu des recensements, constituer près de 10% de la population de certains villages ou hameaux. |
Une description du fonctionnement des hospices écrite en 1870 | | Abandonné aux hospices de ParisVoici une première trace tangible de son passage dans les écritures. Le n° indiqué devrait mener vers un dossier ...
Par contre pas trace d'acte de naissance reconstitué dans les archives numérisées. Registre des enfants trouvés de la ville de Paris
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| | Quelques traces aux archives de ParisNous apprenons grâce au registre des enfants trouvés et orphelins, que Ferdinand fut non pas abandonné ou orphelin mais "délaissé". Quelle différence ???
C'est un enfant naturel, donc issu d'un couple non marié et Ghémard est donc le nom de sa mère.
De cette mère nous ne connaissons toujours pas le prénom.
Dans la colonne "lieu de naissance" est inscrit "accouchement" ???
Envoyé à Autun le 15 mai 1850. Il n'a donc que 4 jours lors de ce grand voyage. |
| | Mais, enfin ! dans les archives de hopitaux de ParisLes archives de la maternité de Port Royal nous donnent l'identité de la mère de Ferdinand, Emilie Ghémar, 25 ans, ouvrière en bourses, née à Lille, ce qui correspond en fait à Amélie Ghemar |
| | Nourrisson au hameau des Plangottes à LaizyLe voici très probablement à Laizy (Saône et Loire) en 1851. Difficile d'imaginer un autre Ferdinand, du même âge, abandonné aussi à Paris et recueilli lui aussi à Laizy dans une famille Mouron qui deviendra ensuite un peu la sienne par son premier mariage. |
| | Voisin de sa future épouseA guère plus de 500 mètres des Plangottes, au hameau de Bouledey, loge la famille Develay-Mouron.
Marie Develay, petite fille de Jean Mouron et de Louise Lamalle, n'a pas un an.
La famille accueille aussi un enfant des hospices de Paris nommé Fernand. |
| | Je perds sa trace en 1856Au recensement suivant, en 1856, je ne trouve plus la famille de Jean Mouron, ni à Laizy, ni dans les communes voisines. Et donc plus de Ferdinand.
Par contre les Develay ont déménagé pas loin de leur domicile précédent, à la Revenue, autre lieu-dit, plus proche du bourg de Laizy. Et Fernand fait toujours partie de la famille. Il a 7 ans.
Jeanne Mouron est devenue Jeanne Demoron ... ??? |
| | D'après Ivan Jablonka dans "Ni père ni mère", page 166, "Dès 1851, l'Assistance publique de la Seine envoie à l'école tous les enfants âgés de plus de 6 ans"
Ferdinand et son frère Emile, auraient du donc fréquenter l'école primaire. Or sur l'état des services militaires de Ferdinand, la colonne "Ne sachant ni lire ni écrire" est cochée et Emile déclare ne savoir signer lors de son mariage.
Ont-ils été envoyés à l'école conformément à la demande de l'Assistance publique ? Ont-ils été placés au fond de la classe et ignorés comme cela s'est passé pour Pierre Ghémard lors de ses premières années d'école ? |
| | 1861Mais 5 ans plus tard, si les Develay n'ont pas bougé, ils ne sont plus que trois. Denis est mort, Fernand n'est plus là, de même que les aînés. |
| | Ha !!!! Je retrouve Ferdinand à Etang, en 1861, un an avant la mort de Louise Lamalle, veuve de Jean Mouron, qui vit alors avec son fils Emiland et ses filles Claudine et Pierrette, au lieu dit Ruilly |
| | 1866En 1866, Emiland s'est marié, Pierrette aussi, Louise et sa fille Claudine sont mortes et Ferdinand n'est plus là et il n'est pas recensé à Etang sur Arroux |
| | Voilà, Ferdinand est à Laizy, domestique à Chazeux, chez Claude Barnay, fermier cultivateur de 57 ans, ayant de nombreux enfants avec son épouse Rose Arbelot âgée de 52 ans. Mais Ferdinand zozoterait-il ? Son nom est devenu Zénard ! |
| | Lazare Barnay, né en 1633, arrière grand père d'un arrière grand père de Claude Barnay, est aussi arrière grand père d'une arrière grand mère de Lazarette Chevalier, grand mère de Françoise Lagorgette, seconde épouse de Ferdinand.
Autrement dit, en cherchant loin, tous cousins ! |
| | Quant à Marie Develay, elle est toujours à la Revenue à Laizy avec sa mère et son jeune frère René et donc très proche de Ferdinand ... |
| | Appelé pendant la débâcle de la guerre de 1870L'état de ses services nous dit :
Résidant à Laizy
Taille 1,63 m
Cheveux et sourcils châtains
Yeux roux
Front rond
Nez épaté
Grande bouche
Menton large
Visage rond ovale
Teint coloré
Ne sait ni lire ni écrire ???
Parti à Mâcon, le 12 octobre 1870, pour le 37e régiment d'infanterie de ligne, comme appelé.
Campagne contre l'Allemagne 1870-1871 (et donc lorsque la République restaurée a tenté de redresser la situation, d'octobre à janvier)
Je trouve le régiment vers Beaune et Dijon en décembre 1870
Le 37e de ligne a ensuite combattu contre la Commune de Paris |
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Pour le mois de décembre 1870, les morts déclarés à Autun occupent le tiers des pages de l'année. La plupart des actes sont d'une écriture différente et concernent des militaires. J'y trouve notamment des Charentais maritimes. Voici par exemple une page concernant Etienne Aunis d'Ars en Ré et Pierre Rousseau de Dompierre sur Mer |
| | page 441 : C’est sur ces entrefaites, le 1er décembre, que la ville d’Autun se trouva tout à coup assiégée et bombardée par les Prussiens. Bien qu’il y eût de vingt à vingt-cinq mille hommes de troupes en ce moment à Autun, Garibaldi et sa cohue innombrable d’officiers d’état-major laissèrent arriver, sans s’en douter le moins du monde, l’ennemi à 2 kilomètres de la ville. Il s’établit aussitôt dans des positions formidables et commença, sans coup férir, une canonnade des plus vives et des mieux dirigées. Ce fut à ce moment dans tout Autun un spectacle indescriptible; nul ne songeait même à la possibilité d’une attaque, et moins encore, ce semble, les soldats que les habitants.
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| | Premier mariageFerdinand épouse Marie Develay, petite fille de ses nourriciers, le 28 avril 1874 à Laizy
Il habite alors à Laizy et n'en partira plus.
Emiland Mouron, le fils de Louise Lamalle et l'oncle de Marie Develay, est témoin au mariage, signe supplémentaire des bonnes relation de Ferdinand avec sa famille nourricière. |
| | FacteurDomestique puis journalier avant 1876 puis facteur rural
Il habite avec sa belle-mère, Jeanne Mouron, veuve de Denis Develay, qui est considérée comme le chef de famille |
| | Au tout début de 1876 il avait fait une demande d'extrait de casier judiciaire pour devenir facteur. |
| | Premiers enfantsDe Marie nait Emile, Claudine, Reine-Claudine, Léonie et/ou Marie ? et Simone
Jeanne Mouron vit toujours avec eux mais elle à perdu du galon |
| | Deuxième mariageDevenu veuf, Ferdinand épouse ensuite, le 5 novembre 1888 à Laizy, Françoise Lagorgette veuve Boudot (la mère Boudot), garde barrière. Elle est déjà mère de trois enfants, Denis, Lazarette et Annette Boudot.
De Françoise nait René Joseph, Jean Marie, Élisabeth Louise et Marguerite qui sera religieuse.
Ces neuf enfants Ghémard sont nés à Laizy. Sept ont survécu. Cinq se sont mariés. Quatre ont eu des enfants. Deux ont transmis son mon. Une fille est devenue religieuse. Seul le sort de Léonie (et/ou Marie) est encore inconnu. |
| | Et puis la fin de son histoire à moins de 50 ansMort le 18 mars 1900 à Laizy |
| | Mais après le premier homme, un deuxième était né, Emile Ghémar. |
| | Emile Ghémar 1853-1922 Fils d'Emilie Françoise Ghemar, 27 ans, ouvrière en bourses, originaire de Lille, et donc probablement d'Amélie Ghemar. En tout cas, il a bien la même mère que Marie et Ferdinand.
Né le 17 février 1853 à Paris mais abandonné le 22 juillet 1854 (N° 1884)
Un courrier le concernant est rédigé à Saint Calais dans la Sarthe par un dénommé de Waere, du service des enfants assistés de la Seine, le 13 mars 1872. Nous savons qu'Emile est en vie et aurait volé 100 francs à un certain Feuge, voisin de son nourrissier (ce qui représente un mois d'un salaire de mineur dans le Nord et, d'après Ivan Jablonka, un enfant assisté de plus de 12 ans, gagne entre 120 et 160 francs par an, en cette fin de 19e siècle). La somme sera prélevée sur son livret et plainte ne sera pas déposée.
Comme pour Ferdinand, son acte de naissance a été détruit lors de la Commune de Paris. Une demande d'acte reconstitué a été faite par Monsieur Bonhommet, de Beaumont, en mai 1879
Bonhommet est un nom de la Sarthe et il y a 3 communes appelées Beaumont dans ce département : Beaumont-sur-Sarthe, Beaumont-Pied-de-Bœuf et Beaumont-sur-Dême
Effectivement, Emile épouse Marie Louise Bouvry le 7 juillet 1879 à Beaumont-Pied-de-Bœuf
Ouvrier maréchal, reprenant ainsi sans le savoir le métier de la lignée de son arrière grand père Jean Baptiste Wattelier
Il y a eu contrat de mariage passé le 2 juillet 1879 devant Maitre Péan, notaire à Jupilles.
Cheveux châtains foncés, yeux châtains, 1,66 m, sans instruction
Il avait été appelé au service au 19e régiment d'infanterie le 6 janvier 1875 et libéré le 17 août 1878
Clairon
Domicile à Jupille à partir du 15 septembre 1887 puis à Château du loir le 29 mai 1889 et Luceau le 20 février 1898
Mort le 6 janvier 1922 à Château du Loir |
| | Ce Monsieur Bonhommet était très probablement Alexandre Bonhommet, instituteur à Beaumont-Pied-de-Bœuf |
| | Marie BouvryMarie Louise
Fille naturelle de Marie Bouvry (elle même fille de Claude et de Madeleine Gautier, née à Connerré (mais pas dans les tables de cette commune à cette époque), salariée domiciliée à Pontlieue, agée de 21 ans en 1855)
Née le 25 aout 1855 à Pontlieue (ancienne commune devenue depuis un quartier du Mans)
Il n'y a pas de mention de sa reconnaissance par sa mère en marge de son acte de naissance. (voir mes recherches sur l'acte de naissance de Pierre Ghémard)
Domestique
Epouse Emile Ghémar le 7 juillet 1879 à Beaumont-Pied-de-Bœuf
L'acte de mariage précise que l'adresse de sa mère est inconnue mais ne dit pas si elle a été abandonnée (alors qu'il est noté "Enfant assisté de l'Hospice de Paris" pour Emile)
Morte le 14 mai 1935 à Château du Loir |
| | Au recensement de 1906, je trouve deux maréchaux à Beaumont-Pied-de-Bœuf :
Jules Simon, né en 1873, avec son ouvrier, François Mercier, né en 1885
Eugène Romastin, né en 1862, avec son ouvrier, Paul Perdriau, né en 1852
Eugène Romastin est le fils de l'ancien maréchal, Eugène Romastin, mort en 1887 à 61 ans et qui aurait donc pu être le patron d'Emile Ghémar.
Les deux Eugène sont grand père et oncle de Théophile Romastin, ancien instituteur, maire de Beaumont-Pied-de-Bœuf et député de la Sarthe |
| | Et puis, après le mariage d'Amélie Ghemar avec Isidore Cornille, encore une soeur et un frère. |
| | Emilie Cornille 1859-1882 Emilie Sophie
Fille d'Isidore Cornille et d'Amélie Ghemar
Née le 4 avril 1859 dans l'ancien 8e à Paris
Habite au 54 rue de Montreuil comme ses parents, en 1882.
Morte à Paris 11e, le 22 avril 1882, à l'âge de 23 ans. |
| | Emile Cornille 1864-1872 Emile Henri
Fils d'Isidore Cornille et d'Amélie Ghemar
Né le 5 aout 1864 à Paris 11e, 3 rue Roubo (qui débouche rue du Faubourg Saint Antoine)
Mort à Paris 11e le 18 mars 1872 à 6 ans et demie |
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