| | | | | Réponse au préfet de Vendée | | | Le préfet de Vendée : «Les élus locaux ont déjà oublié Xynthia»Ce titre est celui d'un article publié par le Figaro et signé Raphaël Stainville le 23/04/2010.
Il me choque profondément par certains de ses aspects et je vais donc tenter d'y répondre points par points, en citoyen s'adressant au serviteur de la République. |
| | Le Figaro Magazine -Comment avez-vous préparé la cartographie des zones concernées par une démolition totale des habitations?
Jean-Jacques Brot -Les préfets n'agissent pas par caprice personnel. Ils appliquent la politique du gouvernement. En la matière, la détermination des zones de déplacement des populations a fait l'objet d'un processus très itératif entre les administrations locales, régionales et nationales de l'Etat, sur la base des instructions du président de la République. Le 16 mars, à La Roche-sur-Yon, Nicolas Sarkozy a demandé de faire en sorte de ne pas laisser se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où existent des risques mortels. Lors d'une réunion le 1er mars, la cartographie présentée a été approuvée par les ministres concernés. On est donc loin d'un exercice solitaire, et bien dans une application solidaire des instructions gouvernementales. |
| | Vous avez raison monsieur le Préfet, certains hommes politiques ont tenté de faire porter aux préfets le chapeau des incompréhensions provoquées par les directives politiques. J'ai entendu la partie médiatisée de ces directives, et clairement vous ne faites qu'appliquer ce que l'on vous a demander de faire.
Mais "ne pas laisser se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où existent des risques mortels" est une directive spectaculaire mais floue et éventuellement absurde.
Le risque mortel est permanent et omniprésent. Mais il peut être plus ou moins imminent, et plus ou moins parable. Utiliser la même expression pour une maison en équilibre instable et qui ne pourrait être consolidée ou pour une maison restée solide et qui peut être équipée pour y survivre aux prochains cataclysmes, est une erreur ou une tromperie. |
| | Vous attendiez-vous à ce que le plan de zonage provoque la colère des sinistrés et de nombre d'élus locaux?
Je suis frappé de l'amnésie généralisée. Depuis les 7 et 8 avril, tout se passe comme si on oblitérait totalement la tragédie du 28 février et ses 29 morts. Cette amnésie me stupéfie. A commencer par l'amnésie des élus locaux, et particulièrement ceux de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon-sur-Mer, qui font comme s'ils avaient oublié tout le travail préparatoire qui a abouti à cette cartographie. Je le répète : celle-ci n'est pas le fruit d'une invention précipitée et ultra-prudentielle d'un principe de précaution paroxystique, mais le résultat de constats sur le terrain, d'une étude géographique approfondie et d'années de discussions avec les collectivités concernées. |
| | Vous avez raison monsieur le préfet, certains ne tirent probablement pas les leçons qu'il faudrait. Mais de là à dire qu'ils "oublient les morts ", il y a une exagération qui ne vous honore pas. Qu'en savez-vous, fouillez-vous dans les âmes ?
Par ces mots, vous me donnez l'impression de vouloir récupérer ces morts à votre profit. Vous tentez de sacraliser les directives gouvernementales qui ne devraient pas être sacrées mais démocratiques.
Craignez donc que cet argument ne vous soit renvoyé !
Xynthia a fait des morts à la Faute mais aurait pu en faire ailleurs en Vendée. Est-ce qu'en limitant votre action à quelques petites zones noires, vous ne serez pas responsable des morts de demain ? Oubliez-vous les futures victimes ? Ne devriez-vous pas éviter de futurs morts par une action mieux répartie ?
Je crains que vous n'oubliiez ces futurs morts pour des raisons strictement budgétaires. Les destructions dans les zones noires de la Faute et de l'Aiguillon vont assécher les caisses. En employant des moyens démesurés, vous vous condamnez à limiter votre action de façon ... criminelle, peut être. |
| | Certains habitants, qui ont eu moins de 15 centimètres d'eau dans leur maison, sont concernés par le zonage. N'en fait-on pas trop au nom du principe de précaution?
Alors s'il vous plaît, non ! Si on l'avait fait, il n'y aurait pas eu cette tragédie. Je ne voudrais pas que demain on me reproche d'avoir été négligent pour ne pas avoir pris en considération tous les facteurs de risques ! Les mêmes qui aujourd'hui crient au loup ont une capacité d'amnésie qui m'époustoufle. Les mêmes nous reprocheraient de ne pas avoir, par exemple, pris en compte le fait que le Lay, ce fleuve qui coule entre L'Aiguillon et La Faute, n'était pas en crue au moment de la tragédie du 28 février. S'il l'avait été, le drame aurait été encore plus grave. Le coefficient de marée était certes important, mais il aurait pu l'être davantage. Il était de mon devoir d'imaginer qu'il fût plus important. C'était de mon devoir de tenir compte de la réalité actuelle des ouvrages anciens de défense contre la mer, qui ont été mal entretenus, et pas seulement par l'Etat. Qu'on cesse ces accusations unilatérales contre l'Etat. Qu'on dise qui a la charge de telle ou telle digue, de tel ou tel ouvrage de défense contre la mer !
C'est-à-dire...?
Il y a des syndicats de communes, des syndicats de propriétaires privés, des communes proprement dites... Il faut peut-être revoir les réalités. Il faut tenir compte de l'activité réelle de ces organismes. |
| | Vous avez raison, monsieur le Préfet, demain on vous reprochera peut être vos négligences. On dira que vous n'avez rien compris au message délivré par Xynthia et que les morts causés par Y ou Z, sont de votre faute.
Donc envisagez pire que Xynthia, vous avez raison, mais ce pire ne vous permet pas de limiter votre action aux zones définies. Vous devez envisagé des moyens efficaces pour sauvegarder les vies humaines dans toutes les zones à risque de Vendée.
Pour les risques de submersion marine, vous devez effectivement faire cesser l'anarchie dans la gestion des digues. Vous devez vous assurer qu'elles sont surveillées, entretenues sans délais, et vous devez vous doter de moyen pour que la population puisse vous alarmer sur l'état des digues.
C'est effectivement de votre devoir de tenir compte de la réalité actuelle des ouvrages anciens de défense contre la mer, qui ont été mal entretenus, et de les transformer en ouvrages adaptés et en bon état.
Et vous devez faire en sorte que si ça craque, chacun puisse sauver sa peau. |
| | On vous reproche votre précipitation, le manque de concertation qui a présidé à l'établissement de cette cartographie. Que répondez-vous à ces critiques?
Si la concertation avait servi à quelque chose dans le passé, cela se saurait. S'agissant de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon, mes prédécesseurs - je ne suis moi-même arrivé en Vendée que le 15 février - discutaient depuis neuf ans du plan de prévention des risques et inondations (PPRI). Alors, s'il ne s'agit pas de concertation, il va falloir qu'on m'explique. Cela fait neuf années d'atermoiements et de recul devant les élus locaux, qui refusaient que l'on prenne en compte les risques réels d'inondation.
Depuis le 28 février, nous avons travaillé d'arrache-pied. J'étais quotidiennement sur le terrain, avec les maires, pour faire colmater les brèches de telle ou telle digue, pour sauver telle ou telle habitation, pour réconforter aussi les sinistrés. Aujourd'hui, on ne nous montre que certaines personnes qui veulent crier contre« l'Etat brutal ». C'est faire fi de tous les gens qui veulent fuir ces zones de drame, qui ont été abusés par des marchands dont le moins que l'on puisse dire, c'est que l'humanité n'était pas le principe fondateur de leur action. J'ai vu nombre de gens me dire : «Monsieur le préfet, décidez-vous vite, donnez-nous vite une réponse.» Je réfute totalement l'idée de précipitation. |
| | Vous avez raison monsieur le préfet, ces atermoiement ont été criminels et je me doute que vous souhaitez que le pouvoir local soit ôté des mains de ces irresponsables. Je ne vous en voudrait pas de les court-circuiter. Mais vous ne devez pas remplacer de vaines discussion par un fait du prince. La démocratie est un tres mauvais système mais les autres sont pires.
Et vous devez accepter que la solution n'est pas la même pour tous. Donnez les moyens de le faire à ceux qui "veulent fuir ces zones de drame, qui ont été abusés par des marchands dont le moins que l'on puisse dire, c'est que l'humanité n'était pas le principe fondateur de leur action.", c'est très bien et vous devriez effectivement permettre cela même à ceux qui ne sont pas en zone noire actuellement. Et il fallait effectivement le faire rapidement, vous avez raison.
Mais pourquoi opposer ces gens à ceux qui veulent rester ? L'un n'empêche pas l'autre !
L'important, c'est la sauvegarde de la vie. Pour certain, continuer à vivre c'est vivre ailleurs, pour d'autre c'est rester. Or vous pouvez probablement leur permettre de rester dans de bonnes conditions de sécurité.
Or il se passe ici quelque chose de rare : la mer revient s'accaparer la terre et les terriens sont désemparés. Pourtant les hommes savent s'accommoder de la mer. Il faudrait donc utiliser leurs méthodes. La Vendée a besoin d'un préfet maritime. Avez-vous eu votre grade de capitaine de corvette sans quitter la rue Royale ? |
| | N'avez-vous pas le sentiment d'avoir commis une erreur de communication en évoquant des «zones noires»?
Ce n'est pas moi le premier qui ait utilisé ce terme, mais je ne le récuse en rien. Nous vivons dans une société tout à fait compassionnelle, qui vit dans l'émotionnel et qui, dans le même temps, refuse l'idée même de la mort. Elle la refuse, sauf quand on est dans la tragédie pendant vingt-quatre heures et que les journaux télévisés s'ouvrent sur «29morts en Vendée». Après, on oublie tout. Je suis désolé, ces zones-là sont des zones mortifères. Que des esprits outrageusement bien-pensants aient considéré que « zone noire » était une atteinte à la bienséance du politiquement correct actuel, je peux l'imaginer, mais il faut savoir regarder les choses en face et revenir aux réalités : il y a eu 29 morts. |
| | Vous avez raison monsieur le préfet, il faut avoir le courage de regarder la réalité et de dire des choses douloureuses.
Et ces zones il ne faut plus qu'elles soient mortifères !
La mer fut longtemps une tueuse redoutable et il y avait plus de veuves que de marins. Pour eux ce n'est plus le cas. Demandez-vous comment ils ont fait. Ont-ils nié la mort ? Non, ils ont construit des bateaux plus solides, ils ont trouvé les moyens de prévoir l'avenir météorologique, ils se sont dotés d'engins de sauvetages, et ils ont amélioré les moyens de secours. Voilà ce que l'état français doit permettre de mettre en place pour les zones menacées par la mer. |
| | Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, et Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, ont tour à tour affirmé que des exceptions pourraient naître de l'étude au cas par cas des maisons situées dans ces «zones de solidarité», que des «aménagements» seraient possibles. On est loin de ces «zones noires, non négociables» que vous défendez ?
Monsieur Borloo n'exprime rien d'autre que la volonté explicite du Premier ministre, dans la droite ligne des instructions présidentielles. Il dit le droit. Par ailleurs, qu'il y ait à la marge, au cas par cas, des ajustements qui résulteraient du travail des commissaires enquêteurs pour l'établissement des déclarations d'utilité publique (DUP), suite à des recours, cela me paraît le bon sens. Ce faisant, encore une fois, les ministres ne font que traduire le droit. |
| | Je crains que vous n'ayez raison, monsieur le préfet. Le ministre n'a probablement fait que de l'enrobage sans rien changer dans la réalité.
Pourtant, ce sont des zones de solidarité dont nous avons besoin et pas de zones de destruction autoritaire. Il s'agit de sauver des vies, pas de récupérer des espaces pour l'agriculture.
Le ministre n'a pas fait que traduire le droit, il a fait entrevoir une autre solution. Il a dit que s'il n'y avait pas danger pour la vie humaine, la justice ne pourrait entériner les destructions.
Or il me parrait assez simple de protéger les vies humaines dans un espace envahi par la mer. A la Faute ou à l'Aiguillon, ceux qui ont pu monter à l'étage ou sur leur toit ont été sauvés. Sur un toit avec une température hivernale (ce qui n'était pas le cas avec Xynthia) ils seraient toutefois morts rapidement. La solution est donc assez simple il me semble. Un abri en hauteur, facilement accessible, auquel j'ajouterai un moyen de séjourner dans l'eau comme des combinaisons de survie ou un canot fermé et un moyen de se signaler aux sauveteurs.
L'état devrait, je pense, précéder ces décisions de justice et reconnaitre qu'il faut imposer ces moyens de sauvegarde des vies humaines. Il reste ensuite la question de la protection des biens et ce n'est pas en détruisant que vous l'assurerez. |
| | Des habitants persistent à vouloir rester...
Des indemnités exceptionnelles vont être mobilisées pour les habitants qui seront déplacés. C'est un processus inédit, extraordinaire et exceptionnel qui doit se faire prioritairement, substantifiquement, à l'amiable. D'après les dernières évaluations dont je dispose, 220 habitations, sur les 915 vouées à la destruction dans le département de la Vendée, vont d'ores et déjà faire l'objet d'une estimation par le service des Domaines. Cela signifie que nombre d'habitants sont déjà entrés dans le processus à l'amiable. Maintenant, si des personnes refusent d'y rentrer, nous sommes dans un Etat de droit. Nous irions alors vers le juge d'expropriation après contestation du zonage. On retomberait dans le processus de droit commun de l'expropriation. Il reviendrait au juge d'estimer à terme la valeur des biens. Mais permettez-moi d'insister : l'évaluation à laquelle le gouvernement propose d'acquérir les biens - à la valeur de leur estimation en 2008-2009 à laquelle s'ajoute la valeur du foncier - est à proprement parler exceptionnelle et inédite dans l'hitoire des indemnisations de cette nature. |
| | Vous avez tort de jouer les marchands de tapis !
Cette technique qui consiste à faire croire que c'est maintenant ou jamais, est vieille comme le monde. Elle est malhonnête !
Et vous êtes contredit par la loi il me semble : "La loi du 30 juillet 2003 a introduit la possibilité de recourir au fonds de prévention des risques naturels majeurs pour financer l’acquisition amiable de biens dont la situation les rendrait éligibles à la procédure d’expropriation. Le prix fixé pour ces acquisitions ne doit pas excéder le montant des indemnités d’expropriation."
Et vous n'irez devant le juge que si l'enquête d'utilité publique confirme les zones et leur objet. Rien n'est encore fait. |
| | Les maires font-ils preuve d'irresponsabilité?
Il faut d'abord relativiser les choses. J'aimerais insister sur l'extraordinaire solidarité vendéenne par rapport à ce drame et sur la quasi-unanimité des élus. Il n'y a, à ma connaissance, qu'un seul des 282 maires qui s'oppose à la cartographie. Il me semble que ce sont des chiffres qui démentent totalement les propos germanopratins qui essaiment ici ou là.
On observe un mécontentement résiduel que je peux expliquer par la colère d'un certain nombre de personnes qui, pour certaines, ont des activités professionnelles intimement liées à la promotion immobilière... Reste que, comme l'a dit le président de la République, cette situation n'est pas née de l'opération du Saint-Esprit. Elle est la conséquence d'une sorte d'accumulation de « processus confus » ayant abouti à ce que notamment la Pointe de L'Aiguillon, qui est dans le domaine public maritime, le domaine de l'Etat, soit occupée illégalement. C'est un des éléments du dossier. Il ne faut pas perdre de vue que nombre de personnalités politiques de premier plan ont oublié que le respect de la loi littoral, le respect du domaine maritime de l'Etat, le respect du bon sens et de l'humanité, qui consiste peut-être à ne pas construire systématiquement sous le niveau de la mer, ont été complètement perdus de vue dans le passé. |
| | Vous avez raison, monsieur le préfet, certains Vendéens ont été solidaires. D'autres, au plus haut niveau du conseil général, ont immédiatement prononcé des paroles qui faisaient comprendre que le sud de la Vendée importait peu et que la mer pouvait reprendre ses droits.
Et je doute que si vous décidiez de détruire 282 communes de Vendée vous ayez 282 soutiens de leurs maires.
Je vous remercie d'avoir enrichi mon vocabulaire. Je ne connaissais pas l'adjectif germanopratin. Je vais le classer à coté d'énarque dans mon catalogue des idées préconçues et méprisantes.
Vous continuez allègrement dans le registre en ne prêtant que des intérêts mercantiles à ceux qui vous résistent. Et les voici traités de squateurs du domaine maritime. Renseignez vous pour savoir ou est le trait de côte et comment le marais poitevin a été gagne sur la mer. J'habite sur la plage à Sainte Radégonde des noyers, à 6 km de ce trait de côte. Fait-il que je craigne l'expulsion ?
Quand au niveau de la mer, je voudrais comprendre de quoi vous parlez. Ces niveaux sont multiples et doivent être définis préalablement. Sur les cartes terrestre, le niveau zéro est le niveau moyen de la mer. Rien n'est construit en dessous de ce niveau dans la région.
On peut aussi évoquer le niveau maximum atteint par les marées hautes mais dans ce cas, vos zones noires vont concerner tout le marais poitevin, y compris des maisons de Luçon. J'ai quelques exemples à vous proposer :
2,664 m elle a bien morflé, pas en zone noire et juste derrière la 1re digue. Et elle est sur le cadastre napoléonien, Puyravault, section C4 du « Marais Fou »
3,191 m pas en zone noire et pourtant inondée
3,161 m sol à moins de 3 m, elle aussi sur le cadastre Napoléon Champagne les Marais, section E1 de la « Grande Saline ».
3,825 m, sol à 3,2 m que deviendra-t-elle quand l’eau arrivera à Luçon ? |
| | Pas question donc de suspendre le zonage, comme le préconise Ségolène Royal, ou de reculer face aux pressions?
Je ne suis pas aveugle par rapport aux intérêts financiers qui s'agitent et je ne suis pas aveugle par rapport aux politiciens électoralistes qui se manifestent. L'opinion publique dans sa profondeur, je le crois, n'est pas dupe de certains appétits financiers et de certaines récupérations politicardes qui ne pèsent pas plus lourd que leur poids ! |
| | Décidément, vous avez la parole méprisante facile, monsieur le préfet.
Demandez vous si cette agitation politicienne ne reflète pas un attente réelle venant de gens honnêtes. |
| | On vous sent en colère.
Je suis profondément choqué par l'amnésie qui consiste à oublier non seulement les morts, mais le dévouement exceptionnel de tous les pouvoirs publics, l'héroïsme de tous les sauveteurs qui, au péril de leur vie, ont permis de sauver des centaines de personnes en Vendée. Quand j'entends dire : «Laissez-nous, il y a des sauveteurs dont c'est le métier», je suis ulcéré, outré, effaré. Les sauveteurs sont des personnes humaines qui ont des familles. Un des sauveteurs a sauvé pendant douze heures des gens alors qu'il ne savait même pas où étaient sa femme et ses deux filles ! Mais ce n'est pas de la colère : ce qui dicte mon action, c'est le service de nos concitoyens, leur protection, leur survie. Je n'accepte pas de signer des décharges. |
| | Vous avez raison monsieur le préfet, pour cet hommage aux sauveteurs.
Mais vous venez par ces paroles, de condamner le Vendée Globe !
Oui, nous comptons tous sur les services de secours, sur les pompiers, le SAMU, les hélicos. Cela ne veut pas dire que nous sommes tous des inconscients ou des profiteurs.
Le danger existe. Faut-il éviter de s'exposer au danger ou bien vivre une vie parfois dangereuse mais en essayant de minimiser ce danger ?
L'espèce humaine accepte le danger mais elle tente de le réduire par son intelligence et sa solidarité.
Pas une course de voiliers autour du monde sans que des secours extérieurs n'interviennent. Et le coût de ces secours pour chaque navigateur en détresse, est probablement sans commune mesure avec le coût des secours pour un habitant de Vendée piégé par Xynthia. Alors demandez à Philippe de Villiers s'il faut interdire le Vendée Globe. Moi je ne le souhaite pas et je voudrais au contraire que cela serve d'exemple. Les premiers sauveteurs, ce sont les marins eux mêmes, par la conception de leur bateaux, par leur préparation, par leur solidarité. C'est possible de faire pareil sur les côtes de Vendée. |
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