Du plus loin que je me souvienne, une question a toujours habité mon esprit d'enfant puis d'adulte : "Qui était donc réellement ce père absent, dont on me dit tant de bien et pourquoi n'est-il pas là ?"

Bien sûr, quand on reçoit une image positive de l'absent et qu'en plus on sait qu'on est aimé, tout ça n'est qu'une question accessoire.

Mais quand, en plus, l'absent n'a pour le représenter qu'une vague "famille" dont on ne comprend pas bien les liens de parenté, il arrive un jour ou on a envie de mettre en place les pièces de ce puzzle, ne serait ce que par curiosité ou par gout de la logique et de la déduction.

La question "Qui était mon père ?" m'a évidemment amené à m'intéresser à sa période militaire. Et même quand on est un peu antimilitaristepostsoixantehuitard, on finit par tomber sous le charme des Français Libres et dans les questions fondamentales posées par la seconde guerre mondiale. De toute façon, quoique je fasse, j'ai l'impression que toujours tout me ramène au centre de ce tourbillon.

J'ai donc commencé ma contribution à Internet par cette page sur mon père.

J'y écrivais "Pierre Ghémard est né en 1920 à Paris. Sa mère s'appelait Élisabeth Louise Ghémard, elle avait 25 ans, elle venait du nord. Il n'a jamais su le nom de son père (après 14-18 les hommes étaient devenus rares). Elle l'a placé chez une nourrice champenoise à Lusigny et puis un jour elle a cessé de donner de ses nouvelles".

Voilà à peu près tout ce que nous savions à ce moment là sur ses origines. C'était peu pour retrouver une mystérieuse grand mère, mais en fin de compte c'était suffisant pour remonter le fil et trouver un véritable trésor.